….professionnelle des femmes : cette question m’est souvent posée, voici un exemple pour y répondre.
Une jeune femme de mon entourage est en congé maternité alors qu’elle est cadre dans une grande banque. La DRH lui envoie un courrier avec des indications pour l’aider dans sa recherche de solution de garde d’enfants : places en crèches interentreprises, plateforme téléphonique d’assistance, service de mise en relation entre baby-sitters et parents, mise à disposition de gardes ponctuelles en cas d’indisponibilité du mode de garde habituel… je crois rêver !
J’étais il y a 30 ans dans la même situation : aucun de ces services n’existait ni même n’était imaginable. Le service du personnel a eu du mal à gérer ma paie pendant mon absence (fixe + variable) car j’étais la 1ère ingénieure commerciale en congé maternité. Mon entreprise, filiale d’une entreprise américaine, était pourtant déjà en avance sur le sujet, ayant une personne en charge de l’égalité des chances à la DRH dès 1976.
Il n’y avait aucun avantage financier pour les parents : ni réduction d’impôts, ni allocation familiale de garde d’enfants, et encore moins de CESU. Le temps partiel était réservé aux employés et inenvisageable pour les cadres. Le congé parental venait tout juste d’être créé (en 1977 pour les entreprises de plus de 200 salariés). Le congé paternité durait 3 jours.
Alors oui, il reste encore beaucoup à faire. C’est pour cela que j’ai créé le cabinet de conseil Isotélie en 2003. Mais du chemin a été parcouru, tant dans les mentalités que dans les pratiques des entreprises et les dispositifs mis à disposition des parents d’aujourd’hui. Rendez-vous dans 30 ans ? Non, avant bien sûr !
Annie Ducellier