C’est quoi réussir un événement ? Combien de « bataillons » pour l’égalité ?

Jouer de la musique n’est pas qu’une question de notes et de rythme disait notre chef de chœur. L’amateur se croit au bout de ses peines quand il a réussi à chanter (ou jouer) sans fausse note et en rythme : il en oublie que la musique c’est aussi l’interprétation – les nuances, le timbre, les variations de rythme….

Pour l’organisateur d’événement, le succès se résume souvent au nombre de personnes dans la salle et au « bon déroulement » – dans le sens où les intervenants réalisent leur prestation de manière conforme. Les vraies questions à se poser sont autrement plus difficiles : quelles sont les cibles de cet événement ? Comment les faire venir ? Quelles sont leurs attentes ? Comment y répondre ? Et pour moi organisateur, quel est mon réel objectif ? A quoi me sert cet événement ?

En effet, sur chaque thème – dont celui de l’égalité ou de la diversité – de nombreux événements sont organisés par de nombreux acteurs : n’est-ce pas trop ?

Quand on voit les efforts déployés et les résultats obtenus, la question est légitime.

  • Multiplication des messages d’invitation et de relance, jusqu’à la veille ou au jour de l’événement
  • Salles clairsemées, badges préparés et restant dans leurs casiers…
  • Taux d’absence s’élevant couramment à 30% des inscrits, encore plus quand il n’y a pas de participation financière.
  • Salle remplie en grande partie par les différents intervenants aux tables rondes qui se succèdent – et ne sont jamais rondes !

Stop !

Mais alors que faire ? Quand chaque projet financé par l’Europe doit presque toujours comprendre un volet de communication. Quand le faire-savoir compte pour diffuser le savoir-faire….

Quelques proposition en vrac

 Unir nos forces 

De plus en plus d’événements sont co-organisés et c’est une bonne chose. On peut sans doute aller plus loin par une coordination plus en amont : quels thèmes en 2017 ? Quels chefs de file ? Cela est plus particulièrement vrai en région Ile de France – où le national et le local se confondent, où la dimension régionale est moins perceptible. Cela devient un défi dans les nouvelles régions plus grandes, où les réseaux d’acteurs seront plus dispersés et plus nombreux. Se rencontrer et partager les projets d’événements éviteraient des « embouteillages » autour des dates fatidiques, toujours les mêmes : on évite l’été, le mois de mai, les périodes de vacances scolaires, les lundis et vendredis…. ; on s’appuie sur les journées et les semaines de célébration – qui elles-mêmes se multiplient : 8 mars pour les femmes, semaine de l’emploi des personnes handicapées, …

Elargir le public touché

D’un colloque à l’autre, on rencontre souvent les mêmes personnes : managers de la diversité, membres de réseaux et associations, militants dans le bon sens du terme de l’égalité ou de la diversité, universitaires spécialistes, consultants en recherche de clients,…

On est frappé du nombre de fois où le public visé n’est pas présent : ceux qui sont dans la salle sont déjà convaincus. Comment atteindre les autres ?

Utiliser d’autres moyens que la réunion physique

Je défends dans un article précédent l’importance des rencontres réelles. Ce n’est pas contradictoire avec la sensation que le colloque avec unité de lieu et de temps est parfois dépassé. Certes, la retransmission existe, des « Apps » permettent le direct, des actes sont ensuite publiés, les « Webinar » et autres « chats » se développent. L’imagination devient plus que jamais nécessaire pour (re)dynamiser l’animation de sujets si importants pour l’avenir.

Unir nos forces

Unir nos forces

Quelques exemples non exhaustifs d’événements tenus en 2016 en Ile de France (nationaux ou régionaux).

  • CSEP colloque sur le sexisme au travail le 11 février
  • OCDE table ronde sur les femmes dans le numérique le 7 mars
  • ANDRH et Région IDF petit déjeuner sur l’égalité professionnelle le 8 mars
  • FACE et Direccte conférence sur un projet de mixité des métiers le 10 mars
  • Réunion du réseau Accent sur Elles le 10 mars
  • Colloque du Projet Network Discrim le 4 avril
  • Colloque AFMD sur la Diversité dans les Achats le 16 juin
  • Soirée Trajectoires HEC au Féminin le 25 octobre
  • Colloque annuel de l’association Femmes & Sciences le 5 novembre
  • 100 ans d’HEChf le 17 novembre
  • AFMD Trophées de la Diversité le 6 décembre
  • Journée référents racisme et antisémitisme du MENESR le 7 décembre
  • Séminaire Plan d’actions concertées Ile de France coordonné par l’ARACT le 13 décembre

 

La taille de police du dernier rang…une Apps à développer ?

Vous l’avez sans doute remarqué quand vous assistez à une présentation dans un amphi : au dernier rang (et souvent dès le milieu de la salle), impossible de lire les diapositives projetées. Pourtant, le support visuel contribue à la compréhension du discours et à sa mémorisation.

Mais avez-vous tenté de passer de l’autre côté et de demander aux organisateurs de l’événement la taille de police de caractères minimale permettant d’être lu au dernier rang dans leur salle ? Si vous avez eu une réponse, félicitez vos interlocuteurs. C’est le nombre à connaître quand on prépare un exposé mais il semble un secret bien gardé.

Alors, existe-t-il une Apps qui permettrait, à partir du nombre de rangs dans la salle, de communiquer la taille de caractères à utiliser ?

Sans cette Apps, et quand j’ai du temps (et que la salle est libre d’accès), je viens très en avance, j’installe le matériel de projection et je me place au dernier rang pour lire mes diapositives de loin et apporter si besoin les modifications nécessaires.

La bataille Apple – non Apple a aussi son impact : la conversion d’un monde dans l’autre déforme les visuels prévus et donne parfois quelques surprises aux conférenciers, les systèmes de vidéo projection étant souvent issus du monde Microsoft.

Un autre élément parfois difficile à obtenir : un tabouret haut pour ne pas devoir rester debout durant toute la durée de son exposé. La longue succession de cérémonies de vœux institutionnels auxquels j’ai pu assister durant ce mois de janvier me confirme que rester debout durant plusieurs heures semble une compétence requise, tant pis si nos muscles et autres tendons n’ont plus 20 ans.

Par contre, il est de plus en plus courant de disposer d’un micro mobile (ceux qu’on tient comme une glace sous son menton) ou d’un micro-cravate afin de ne pas être condamné à l’immobilité derrière le pupitre fixe avec tout ce qu’il enlève de dynamique à votre prestation.

Pour en finir avec les détails pratiques, la bouteille d’eau reste appréciée du conférencier mais il faut parfois la demander avec insistance (ou l’emporter à l’avance dans son sac…).

Voilà, un petit billet d’humeur et d’humour avant de reprendre la série consacrée à quelques réflexions sur l’égalité et la mixité.

Au fait, pour l’Apps, je suis preneuse, et si possible en dehors du monde Apple : rien contre, mais force d’habitude, après 25 ans chez IBM, je n’ai pas encore basculé dans le monde des I-xxx.

taille-police

L’égalité, comment ? Les réseaux sont plus que jamais d’actualité.

En 2016 de nouveaux réseaux de femmes ou mixtes se sont créés en entreprise.

 

nuage-noms-reseaux-femmes-entreprises

Nuages de mots à partir de noms de réseaux de femmes ou de réseaux mixtes en entreprise

 

Ce fut aussi une année d’anniversaires

  • 15 ans du cercle Interelles réunissant les réseaux d’entreprises technologiques  http://www.interelles.com/
  • Quadruple célébration pour HEC : 100 ans de la création d’HECjf, 40 ans de mixité de l’école HEC grande école, 15 ans de la commission HEC au Féminin, 10 ans du prix Trajectoires https://hecalumni-trajectoireshecaufeminin.com/
  • Un réseau mixte intéressant qui vient de fêter son 1er anniversaire : « Jamais sans elles » pour ceux qui refusent de participer à des événements professionnels 100% masculins http://www.jamaissanselles.fr/

 Plus que jamais en 2017, les réseaux seront donc d’actualité. Ils sont clairement un des moyens de déployer une politique d’égalité entre les femmes et les hommes dans les entreprises. A condition de s’inscrire dans la stratégie de l’entreprise, avec un appui fort, visible et constant de la Direction Générale. Trop de réseaux souffrent d’une faiblesse de moyens, d’un positionnement ambigu, et risquent l’essoufflement.

 Et malgré toute la puissance et les fonctionnalités offertes par la version électronique de ce qu’on appelle les réseaux « sociaux », les rencontres entre personnes physiques restent indispensables pour nouer des liens, échanger des expériences, partager des moments de convivialité.

 P.S. N’hésitez pas à nous signaler votre réseau. Vous pouvez également nous demander notre étude sur les relations entre réseaux de femmes et DRH dans les entreprises.

 

La mixité dans la « high-tech » c’est pour quand ?

L’entrepreneuriat féminin poursuit sa croissance.

Les 30% de femmes dans les créateurs d’entreprises sont solidement atteints et les réseaux d’accompagnement et de financement sont pleinement opérationnels : Fédération Pionnières, Action’elles, Femmes Chefs d’Entreprise, Femmes Business Angels, Force Femmes ainsi que des programmes spécifiques comme ExcELLEnce à la CCID du Val de Marne ou Jeunes Femmes & Numérique de Social Builder, un des lauréats de la France s’engage. De nombreux concours leur donnent financements et visibilité : http://www.ellesentreprennent.fr/

Et pourtant, dans les nouvelles technologies, le monde des start-up, les écoles d’informatique, la part des femmes reste très faible.

Ce fut évoqué par Stéphane Richard dans un éditorial sur LinkedIn le 8 mars 2016 :

https://www.linkedin.com/pulse/les-femmes-et-m%C3%A9tiers-du-num%C3%A9rique-st%C3%A9phane-richard

et dans une tribune d’une trentaine de réseaux dans les Echos le 30 juin dernier à l’occasion de VivaTechnology :

http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0211070157078-il-est-urgent-de-renforcer-la-presence-des-femmes-dans-la-tech-2010928.php

Sur le site du grand salon professionnel de l’électronique, le CES, à Las Vegas du 5 au 8 janvier 2017 http://www.ces.tech/ , la recherche sur le mot « women » donne 3 liens

  • Les femmes comme acheteuses potentielles avec cette conférence « Successful Ways Brands Are Marketing to Women » et la présentation d’une montre connectée pour le sport « dessinée en pensant aux femmes »
  • Le réseau Women In Cable Telecommunication qui présente le « business case » de la place des femmes dans les media

Combien de femmes parmi les visiteurs de ce CES (Consumer Electronic Show) ?

Un grand merci d’avance à la 1ère personne qui me communique la réponse !

Je ne l’ai pas trouvée dans le document pourtant très complet sur les 177 393 visiteurs de l’édition 2016.

Les femmes et le numérique

La parité à quel prix ? Celle de nos envies ?

La parité est à l’honneur avec de nouvelles contraintes au 1er janvier concernant tant le privé que le public. En politique elle reste difficile à se traduire dans les faits :

  • Ainsi, suite aux élections régionales de décembre 2015 il y a 48% de femmes parmi les conseillers mais seulement 3 présidentes sur les 17 régions (13 en métropole) : Valérie Pécresse en Ile de France, Carole Delga en Occitanie Pyrénées Méditerranée et Marie-Guite Dufay en Bourgogne Franche-Comté.
  • Les élections législatives prévues les 11 et 18 juin seront observées de près pour les candidatures comme pour les élues.

Les quotas dans les Conseils d’Administration publics et privés :

  • Les deux lois « Copé-Zimmermann » du 27 janvier 2011 et « Sauvadet » du 12 mars 2012 ont fixé au 1er janvier 2017 l’échéance pour atteindre 40% de femmes (ou un écart maximum entre femmes et hommes de 2 pour les CA de 8 membres et moins) dans les conseils d’administration ou de surveillance de toutes les entreprises de 500 salariés et plus et présentant un chiffre d’affaires d’au moins 50 millions d’euros, de même que dans les Etablissements Publics à caractère Industriel et Commercial (EPIC) et les Etablissements Publics à caractère Administratif (EPA).
  • Mais alors que faire pour les COMEX, les CODIR et autres instances de cadres supérieurs où il n’est pas question d’appliquer des quotas ? (COMEX = comité exécutif CODIR = comité de direction)

Stéréotypes et idées reçues sont en effet bien connus pour leurs effets sur les recruteurs et managers, les incitant à choisir des personnes qui leur ressemblent…Moins connus sont leurs effets sur nous-mêmes.

  • Auto-stéréoype : les stéréotypes concernant la catégorie à laquelle nous appartenons. Ainsi les femmes peuvent manquer de confiance en elles car elles partagent des stéréotypes négatifs sur les femmes.
  • Meta-stéréotype : les stéréotypes que nous pensons qu’a l’autre catégorie sur la nôtre – par exemple, ce que les femmes pensent que les hommes pensent d’elles. Cela peut générer de l’autocensure. Celle-ci peut porter sur les compétences « je n’en suis pas capable » ou sur l’appétence « je n’en ai pas envie ».

Réfléchir sur nos envies, un beau projet pour 2017 ?

Bonne Année à vous tous.

Parité entre femmes et hommes

La parité à quel prix ?