Un festival de femmes à l’honneur…

Ajoutons Pinelopi Koujianou Goldberg nommée au poste d’économiste en chef de la Banque Mondiale au 1er  novembre 2018.

Credit: Michael Marsland, Yale University

En quelques jours, 5 femmes nommées ou récompensées. Ne boudons pas notre plaisir.

  • Gita Gopinath 1ère femme cheffe économiste au FMI. Les départements de recherche du FMI, de la Banque mondiale et de l’OCDE sont désormais pilotés par des femmes. Une banalisation bienvenue.
  • Frances H. Arnold Prix Nobel de chimie
  • Donna Strickland Prix Nobel de physique

3 modèles de femmes pour inciter les filles à faire des études scientifiques.

  • Nadia Murad Prix Nobel de la paix
  • Barbara Cassin, philosophe et philologue, 5ème femme médaille d’or du CNRS pour ses recherches menées autour du pouvoir des mots et du langage. Elle est aussi membre de l’Académie Française, où il y a actuellement 5 femmes sur 36.

L’Europe, les Etats-Unis, la Chine…comprendre pour agir, et vite !

Les chiffres sont impressionnants : le total des échanges entre les 3 représente plus de 40% du commerce mondial.

Cette infographie parue dans le journal la Croix l’an dernier nous rappelle bien les enjeux du commerce mondial entre ces 3…….. mais que faut-il dire ? Il s’agit en effet de :

  • un Etat à régime (à nouveau de plus en plus) autoritaire,
  • un Etat fédéral qui reste une démocratie, malgré tout ce que l’on dit de son président élu,
  • un « regroupement » d’Etats qui tirent à hue et à dia et cherchent toujours leur projet commun, entre tentations populistes, terre d’attraction de l’immigration (politique et économique) et technocratie bureaucratique.

Pourtant une Europe démocratique, forte, unie, humaniste, responsable, n’est-ce pas ce dont nous avons urgemment besoin ?

Trois tribunes des Echos cette semaine nous le rappellent.

Le monde sans l’Amérique – Jean-Marc Vittori – 22 mai 2018

https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0301694329461-le-monde-sans-lamerique-2177568.php

Donald Trump, l’électro-choc dont l’Europe avait besoin – Gabriel Grésillon – 18 mai 2018

https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0301688901893-donald-trump-lelectrochoc-dont-leurope-avait-besoin-2177138.php

Face à Trump, le statu quo européen n’est plus une option – Christian de Boissieu – 23 mai 2018

https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0301705019392-face-a-trump-le-statu-quo-europeen-nest-plus-une-option-2177913.php

COP23 et moi et moi et moi… : que faire au quotidien ?

Que peut-on faire de plus, à titre individuel, dans ses comportements de tous les jours ?

(quand on respecte déjà les habituels conseils donnés  – cf liste ci-dessous – élevée dans les années 50-60 par des parents ayant connu les restrictions de la guerre 39-45, eau, nourriture et électricité ont toujours été considérés comme précieux ! Sans parler du téléphone longtemps réservé aux urgences….)

Comment choisir entre deux gestes ? Lesquels sont « gagnant-gagnant » et lesquels se font au détriment d’un « autre » à identifier ?

Pour illustrer cette difficulté, je propose chaque année à mes étudiants, en début de cours sur la RSE, de comparer différents systèmes de séchage des mains dans un lieu public (restaurant ou autre) : air froid haut débit, air chaud, tissu déroulant, serviettes papier jetables, tissus individuels, voire…. rien du tout, comme suggéré une année par un étudiant sénégalais. Quels sont les coûts de production et les coûts d’usage ? Main d’œuvre nécessaire ? Energie consommée ? Eau consommée ? Transports mis en œuvre ? Hygiène ? Confort de l’usager ? Et surtout, comment peser ces différents critères ?

Quelques autres exemples sans réponse aisée de prise en compte des aspects économique et écologique :

  • Est-ce préférable de faire soi-même pain, yaourts, glaces etc.. ou de les acheter ?
  • Que coûte un SMS « gratuit » (car inclus dans notre prix d’abonnement)? Que coûte un email ? Que coûte une recherche sur Internet ?
  • On nous demande de supprimer l’envoi des factures papier (électricité, téléphone, eau, …) au profit d’une mise à disposition électronique. Mais combien coûte l’usage de l’ordinateur, des serveurs, du réseau ? Renonce-t-on définitivement au papier pour autant ? Faut-il faire confiance aux fournisseurs et ne pas garder de copie électronique sur son ordinateur ? Avec quelles sauvegardes ? …
  • Le « cloud » improprement nommé n’est pas un nuage mais des octets sur des serveurs qui consomment de l’électricité, prennent de la place et dégagent de la chaleur pas toujours récupérée…
  • Vaut-il mieux déposer les flacons de parfum avec les autres bouteilles de verre ou les donner à recycler aux distributeurs qui le proposent (avec quel circuit de recyclage = transport, tri, eau de nettoyage, main d’œuvre… ?)
  • Etc…

Quelques gestes du quotidien – merci de compléter cette liste !

  • Ne pas gaspiller l’eau (douche, chasses d’eau à double poussoir,…)
  • Ne pas jeter de nourriture (le micro-ondes et le congélateur sont de grandes aides) et utiliser des boîtes plastique ou des bocaux de verre plutôt que des sachets ou du papier aluminium
  • Economiser l’électricité (tous nos appareils électriques sont sur prise à interrupteur…)
  • Utiliser les transports en commun et le vélo
  • Trier ses déchets (composteur, verre, papier, médicaments, appareils électriques…) et recycler (vieux vêtements, lunettes, livres,…) : à condition de trouver un recycleur pour chaque objet – quid des vieilles disquettes, des vieux CD ?
  • Utiliser du papier recyclé
  • Retrouver les filets à provision de mon enfance (un bond de 50 ans en arrière !) en attendant les bouteilles d’un litre à étoile consignées chez l’épicier…
  • Consommer fruits et légumes de saison… mais alors faut-il refuser de participer au développement par exemple du Kenya ou de l’Ethopie en n’achetant plus leurs haricots verts extra-fins ou leurs roses ? Quel équilibre entre agriculture de consommation et agriculture d’exportation ?
  • Affichette « pas de pub » sur la boîte aux lettres – pas toujours respectée…
  • Louer au lieu d’acheter certains équipements – en incluant le transport pour les récupérer et les rapporter…
  • Fréquenter les bibliothèques – encore que j’achète beaucoup de livres en pensant aussi aux auteurs, imprimeurs, éditeurs, fabricants de papier….
  • Récupérer l’eau de pluie pour arroser les plantes…

Et vous quels sont vos gestes préférés ? A vous la parole !

 

Une banalisation de la présence des femmes bienvenue…sans relâcher les efforts !

Enfin, les femmes sont présentes dans tous les domaines et c’est de moins en moins un sujet d’étonnement.

Au Royaume-Uni, ce sont 4 femmes qui détiennent les clés du pouvoir : Theresa May comme 1e Ministre, mais aussi Nicola Sturgeon, 1er Ministre en Ecosse, et son opposante Ruth Davidson, et en Irlande Arlene Foster, dirigeante du parti unioniste.

A l’Université d’été du MEDEF cette semaine, les femmes avaient une place encore plus importante que l’an dernier (voir notre article du 15 sept 2016 ) : aucune table ronde sans femme, la plupart en comportent 2 (sur 5 ou 6 intervenants), plusieurs sont à parité ou avec une majorité de femmes, y compris sur un sujet traditionnellement perçu comme  «masculin » la guerre.

Ailleurs aussi les choses bougent face à des situations inimaginables en Occident :

  • Au Pakistan, la lutte contre les « crimes d’honneur » qui visent les femmes s’intensifie
  • A Agra, en Inde, le café Sheroes’ Hangout accueille les femmes brûlées à l’acide
  • En Afghanistan, les femmes veulent être appelées par leur nom et font une campagne sur les réseaux sociaux en ce sens « where is my name »
  • En Jordanie, où est abrogée la loi exonérant un violeur qui épouse sa victime
  • Au Chili, où l’interruption volontaire de grossesse pourrait être autorisée

 

Un homme et une femme en forme de stylo, signent un contrat en se donnant un poigne de main

Dans un domaine plus léger, une étude du bulletin épidémiologique hebdomadaire indique que si 44% des femmes sont en surpoids en France en 2015, c’est le cas de 54% des hommes.

Alors, oui, des progrès existent, et bénéficient aux hommes comme aux femmes, réjouissons-nous des bonnes nouvelles et… ne relâchons pas les efforts !

Et pourtant, beaucoup de choses marchent bien en France…

Détails de la vie quotidienne dans une petite ville du New Jersey, à 1 heure de New York.…

  • Des réseaux de fils (électricité et téléphone) aériens en pleine ville, défigurant le paysage et depuis longtemps disparus dans nos rues citadines
  • Un tri des déchets minimaliste, pas de conteneur mais des sacs poubelles qui s’entassent
  • Des lumières allumées 24h/24 dans les couloirs d’une résidence étudiante, sans possibilité de les éteindre
  • Un choix de lingerie à déprimer (beige, noir et blanc semblent les seules couleurs autorisées aux américaines, et dans des modèles dignes de nos grand-mères) dans un magasin pourtant situé dans une zone de chalandise à revenus élevés
  • Une robinetterie à l’ancienne, le mitigeur semblant inconnu ici
  • Un mode de vie basé sur la voiture individuelle et où les transports en commun font défaut : un vieux train de grande banlieue (le New Jersey Transit) comparable en confort et en régularité à nos vieux Intercités (cf la ligne Paris-Orléans) et non pas à nos TER tout neufs (du moins dans certaines régions qui ont investi) ; avec des exceptions comme le réseau de navettes gratuites de l’Université de Princeton le « Tiger Transit », au financement privé…
  • Du positif pour finir : des vélos en libre-service sont apparus ce printemps sur le campus depuis ma précédente visite à l’automne 2015.

Qualité de l’infrastructure et des « Utilities », mode, art de vivre, démarche écologique, nous sommes sur beaucoup de points « en avance » sur nos amis américains….comme nous sommes sans doute « en retard » sur d’autres. Rien de tel qu’une absence de quelques jours pour mieux apprécier notre quotidien en le regardant avec d’autres yeux.

 

Princeton University

Nassau Hall – Princeton University – New Jersey

Ce billet, le 100ème de ce blog, clôt une série « américaine », après les 2 précédents consacrés au livre d’Anne-Marie Slaughter.

 

 

Des nouvelles encourageantes sur l’égalité

…parce que nous sommes sous le coup de fortes émotions et interrogations depuis quelques jours, je partage aujourd’hui quelques nouvelles encourageantes issues de publications récentes.

Le rapport annuel sur l’égalité du Forum Economique Mondial (World Economic Forum Gender Gap Index Report) vient de paraître. Occasion de faire un bilan, 10 ans après la 1ère édition :

  • plus de femmes dans la population active mais progression insuffisante de leurs salaires
  • les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans les universités dans 97 pays mais elles n’obtiennent pas (encore) leur pleine place dans les responsabilités économiques et politiques (voir graphique)
  • La moitié des Etats ont déjà eu une femme à leur tête.

http://reports.weforum.org/global-gender-gap-report-2015/

 graphe progres parite WEF

Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) a publié un guide pour éviter les stéréotypes dans la communication.

10 recommandations pratiques de bon sens, comme de ne pas réserver aux femmes les questions sur la vie personnelle ou plus diversifier et mieux équilibrer les représentations des unes et des autres.

http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/stereotypes-et-roles-sociaux/actualites-3/article/lancement-du-guide-pratique-pour

Enfin, dans le récent rapport de la Banque mondiale sur la transition démographique en Afrique subsaharienne, cette information encourageante :

En Ethiopie, le taux de fécondité est passé de 7 enfants par femme en 1960 à 5 aujourd’hui ; mais parmi elles, celles qui ne sont jamais allées à l’école ont un taux de 6, alors que celles qui ont bénéficié de huit ans de scolarité sont à 2,5 et même 1,5 pour une scolarité complète de 12 ans : vive l’éducation !

Source : billet de Favilla « le chiffre qui tue ou qui éclaire » – Les Echos – 6 novembre 2015

 

3 pays, 3 époques, une même difficulté à admettre l’égalité …

…entre les femmes et les hommes. En Inde aujourd’hui, deux femmes sont condamnées pour un acte de leur frère. En France au 18ème siècle, des Lumières qui n’éclairent qu’une moitié du monde. Dans la Grèce antique, une démocratie qui ne concerne que quelques hommes.

En cette rentrée, j’avais prévu de vous parler de la dernière enquête insertion de la Conférence des Grandes Ecoles. Parue en juin, elle souligne à nouveau les différences d’accès à l’emploi et de rémunération des femmes et des hommes dès leur 1er emploi

Elle est disponible là

http://www.cge.asso.fr/document/liste/262/insertion

Ou encore des Entretiens Enseignants Entreprises, les 25 et 26 août, consacrés cette année au Travail demain, et lancés en 2003 par l’Institut de l’Entreprise

Des comptes rendus en seront disponibles ici http://www.eee2015.fr/ ou là http://www.melchior.fr/

J’y reviendrai une autre fois. L’actualité me fait prendre le risque de mélanger 3 époques et 3 pays.

Leur point commun est une différence de traitement fondamentale entre les femmes et les hommes. Et que cette inégalité provient de croyances, de mentalités, d’une construction sociale. Et peut encore aujourd’hui être pour nous source de débats, d’échanges, de réflexion. Réfléchir ensemble, la devise de ce blog.

People holding hands on the world map

En Inde aujourd’hui : voir votre presse habituelle. Par exemple

http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Petition-contre-une-condamnation-au-viol-en-Inde-2015-08-31-1350427

France au siècle des Lumières : voir par exemple la série d’été de Michel Onfray dans Le Point sur les femmes de la Révolution Française. Le suffrage dit universel ne concernait que les hommes. Cf http://www.lepoint.fr/video/michel-onfray-les-femmes-de-la-revolution-francaise-6-15-07-2015-1948687_738.php

Grèce antique : les événements de cet été ont permis de rappeler que ce pays est souvent appelé « le berceau de la démocratie » mais que cette démocratie n’était que partielle et ne concernait ni les femmes, ni les étrangers, ni les esclaves.

Pour mémoire, Isotélie signifie «égale contribution » et correspond à l’impôt que payaient les étrangers pour leur donner les mêmes droits et devoirs que les citoyens athéniens.