Femmes au pouvoir, bientôt un non-événement ?

Youyou Tu, Svetlana Alexievitch, Eva Kopacz et Beata Szydlo, Henriette Reker, Aminetou Ely : voici quelques-unes des femmes citées dans l’actualité économique, politique, scientifique et culturelle.

On remarque encore leur présence. Bientôt, on n’y fera plus attention, femmes et hommes se partageant les postes de pouvoir et la parution dans les media.

A l’image de cette double page des Echos, Industrie & Services, du 7 octobre 2015 dans laquelle figuraient 4 femmes chefs d’entreprise  (Elle Kullmann, Mary Barra, Indra Krishnamurthy Nooyi, Stéphane Pallez) parce que ces entreprises faisaient l’actualité, pas le fait qu’une femme les dirigeait.

Notre dernier recensement de la rubrique Etat Major du Point ne fait état que de 5 entreprises, sur les 34 parues en 2015, sans aucune femme dans leur conseil d’administration soit 15% contre 25% en 2014 et 30% en 2013.

Constat fait également dans le palmarès 2015 de féminisation des instances dirigeantes publié par le Secrétariat d’Etat Chargé du Droit des Femmes  : seule 1 entreprise sur les 119 citées n’en a pas dans son C.A.

Discrimination femme

Qui sont-elles ?

Youyou Tu : un des 3 Prix Nobel de médecine 2015

Svetlana Alexievitch : Prix Nobel de littérature 2015

Eva Kopacz et Beata Szydlo : actuelle et probable future 1ères Ministres de Pologne

Henriette Reker : nouvelle maire de Cologne

Aminetou Ely : fondatrice de l’Association des Femmes Chefs de Famille en Mauritanie

Elle Kullmann : future ex-PDG de DuPont

Mary Barra : PDG de GM (General Motors)

Indra Krishnamurthy Nooyi : PDG de PepsiCo

Stéphane Pallez : PDG de la Française des jeux

Risquer de tomber du vélo ou…

du bienfait des temps morts… !

Sous l’effet combiné de multiples changements dans les entreprises et organisations, on a peu à peu supprimé les temps morts, ou du moins de ralentissement partiel de l’activité durant certaines périodes.

Flux tendus et zéro stock, possibilité (et nécessité ?) d’être joignable 7j/7 / 24h/24, réduction des coûts et « lean management », refonte des processus (le BPR ou « business re-engineering » des années 90), il ne reste plus de temps pour souffler entre 2 projets, 2 appels d’offres, 2 lancements de produits.

Cette absence de temps morts est telle que beaucoup redoutent l’accumulation des emails à leur retour de vacances : certains utilisent la dernière journée avant la reprise pour les lire et les « traiter ». D’autres restent connectés durant toutes leurs vacances pour « garder le rythme ».

On ne prend pas non plus le temps de bien finir les projets : en tirer les leçons, documenter, archiver, et aussi célébrer la réussite avec les équipes ! Vite, vite, il faut passer au suivant…

Et comme nous préférons majoritairement ce qui commence à ce qui se finit (car la fin… c’est quoi ? la mort ? le deuil ?), nous entretenons le phénomène et enchainons allègrement sur le projet suivant.

Une des raisons de l’excès de stress actuel vient de cette pression permanente sur les équipes : on ne s’arrête jamais (comme si on pédalait à bicyclette) ! Sinon, quoi ? Et si on essayait ? On tomberait du vélo ?

 

TRAMA BICICLETTE COLORATE

La contrainte (via les quotas) moteur du changement ?

Plusieurs exemples incitent à le penser.

Féminisation des conseils d’administration du CAC 40.

Depuis l’annonce puis le vote de la loi Coppé-Zimmermann, la féminisation s’est accélérée. Oubliées les déclarations sur le manque de femmes candidates ou disponibles ou compétentes. Quel dommage de devoir cette évolution à une obligation de quota !

Vous avez dit quota ? Il en est de même pour l’intégration des travailleurs handicapés. Depuis la loi de 2005, qui a renforcé l’obligation et l’a élargie aux fonctions publiques (d’Etat, territoriale et hospitalière), les choses bougent… au moins dans la communication. Les maisons départementales du handicap ont parfois du mal à suivre : certaines personnes sont en attente de réponse sur leur dossier de reconnaissance de handicap depuis plus d’un an…

Et pour les seniors ?

Eh oui, ça date déjà de 2009 ! Rappelez-vous : obligation, pas obligation, le feuilleton a duré longtemps ; finalement le couperet est tombé : 1 % de masse salariale de pénalité si pas de plan ou d’accord (pour les entreprises de plus de 50 salariés). Le taux d’emploi des 55-64 ans est passé de 28,3 en 1998 à 41,5 en 2011, sous l’effet de différents phénomènes. Pour l’ensemble de l’Union Européenne, le taux est de 47,4.

Et au fond, tout cela est humain, très humain ! Pour changer, il nous faut souvent :

  • beaucoup de volonté,
  • une échéance rapprochée
  • et une contrainte externe.

Toutes les formations de gestion du temps l’évoquent.

En ces temps de rentrée scolaire, cela rappellera aux parents parmi nous que rien ne sert de crier après le lycéen ou l’étudiant qui attend le dernier moment pour réviser : c’est le plus souvent au pied du mur, quand on n’a pas le choix, qu’on agit !

taux emploi seniors

Source INSEE

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=CMPECF03159